Allah m’a guidé à Lui par le Coran et le Tajwid

Allah m'a guidé à Luipar le Coran et le Tajwid

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Je m’appelle Mina, j’ai 26 ans et j’habite en France dans la région du Nord-Pas-De -Calais. À travers cet article, je souhaiterais partager mon parcours avec vous, afin que vous découvriez comment Allah (swt) m’a guidé à Lui par le Coran et particulièrement par les sciences du Tajwid.

J’aimerais tout d’abord que vous sachiez à quel point les émotions s’emparent de moi au moment où je rédige ce texte, car c’est pour moi la première fois que je m’adonne à un tel exercice. Pour être tout à fait franche avec vous, à chaque fois que je parle de mon parcours, je revis chaque instant et je me rends compte du bienfait incroyable dont Allah (swt) m’a gratifié, car Il m’a tout simplement guidé et amené à Lui par le Coran.

Ma vie avant le Coran

Allah, Coran, Coeur Mon Quran et moi
Allah, Coran, Coeur Mon Quran et moi

Je vais la jouer franc-jeu avec vous. Il y a 5 ans, je n’avais aucune relation avec le livre d’Allah (swt). Je savais à peine lire, je déchiffrais seulement ce qu’il y avait devant moi, ma pratique de la prière n’était pas régulière et ma vie était un cercle de la Dounia entre le boulot, le shopping, manger, dormir et rebelote. J’avais la vie que toutes les jeunes filles rêvent d’avoir. Je gagnais plus de 2000 euros par mois, j’avais un CDI alors que je n’avais que 21 ans, une très belle voiture, le téléphone dernier cri… J’avais tout ce dont j’avais envie. Je ne connaissais pas la frustration que peut procurer une envie, car ce que je voulais, je l’avais. Une seule chose m’obsédait : comment gagner plus d’argent pour me faire encore plus plaisir. En d’autres termes, la Dounia m’avait eu.

Mais en réalité – et je prends Allah (swt) à témoin – je n’étais pas heureuse, malgré tout ce que je possédais. Et mon envie de toujours avoir plus? Ce n’était que pour masquer l’état-d’âme dans lequel je me trouvais. C’était un substitut. Car plaisir et bonheur, ce n’est définitivement pas la même chose. J’étais tout simplement devenue une proie de Sheytan : il m’embellissait toutes ses choses. J’étais devenue « un modèle de réussite » pour mon entourage et en première ligne pour mes parents. Mais plus je gagnais, plus j’avançais vers la Dounia, plus je m’éloignerais du bonheur.

Une invitation de la part d’Allah (swt)

Jusqu’à ce qu’un jour, je répondis à l’invitation d’une soeur qui m’avait proposé de la suivre pour des cours de Coran qui se déroulaient à la mosquée. Je n’étais pas très sûre de moi, car mon niveau était très faible. Je savais à peine lire et je ne voulais surtout pas faire honte à la soeur. [bctt tweet= »Mais lorsqu’Allah (swt) veut une chose, la chose est. » username= »MonQuranEtMoi »] Alors je m’y suis rendue. C’était la première fois que je me rendais à des cours de Coran, je n’avais donc ni Mushaf, ni de quoi prendre des notes, ni quoi que ce soit. Je m’assois et l’enseignante, voyant que je suis nouvelle, me demande si j’ai un Mushaf. Elle m’en donne alors un. Je regarde ce Mushaf, toute intriguée, et je dis à une sœur, discrètement :

Pourquoi y a des couleurs sur le Coran?

Elle me répond : Tu ne connais pas ? Ce sont les règles de Tajwid.

Si vous aviez vu ma tête à ce moment-là ! J’étais si étonnée par une chose dont j’ignorais complètement l’existence.

Je lui demande alors : Mais c’est quoi le Tajwid?

Elle me répond : Eh bien, c’est la science relative à la récitation du Coran, afin que nous le récitions correctement, comme Allah (swt) l’a révélé au Prophète (saws), par l’intermédiaire de l’ange Djibril.  

Je me suis sentie toute bête, ridicule, telle une ignorante qui ne connait rien à son deen, et encore moins à son livre. Prise d’étonnement et intéressée par la révélation qui vient de m’être faite, je lui dis :

Je pensais que les gens récitaient avec leur propre récitation, j’ignorais qu’il existait une science spécifique à cela… et cela veut dire que moi aussi je peux apprendre?

La soeur s’est alors mise à m’expliquer ce qu’était la ghounna, alors que je n’y connaissais absolument rien et que surtout, en pratique, je faisais vraiment n’importe quoi (lol). Mais depuis ce jour-là, Allah (swt) a semé dans mon coeur la graine de l’amour du Coran, wa lillahi l hamd.

Sur mon petit nuage magique

Nuage magique
Nuage magique

Je suis rentrée chez moi juste après ce cours qui m’avait procuré l’effet d’un électrochoc. Je me suis réveillée de l’insouciance dans laquelle je me trouvais, et je me suis donnée une nouvelle raison de vivre. Je voulais faire du Coran mon compagnon. Ce même jour, je me suis mise à fouiller sur internet pour trouver la moindre information concernant le Tajwid. Je tombais sur des vidéos, je lisais des articles, je prenais connaissance de livres et de spécialistes en la matière. Je restais parfois plus de 6h par jour à me renseigner à propos du Tajwid, je passais mes nuits à me demander :

 

[bctt tweet= »Mais c’est quoi une ghounna? Et les moudoud? » username= »MonQuranEtMoi »]

Et puis je me suis mise à apprendre seule les règles de Tajwid, sans pour autant aller en profondeur. Je faisais ce que je pouvais, avec les moyens du bord, en tant que novice.

J’entends encore mes frères et sœurs me dire : Mina, t’es encore avec ton tajwid?

J’esquissais un sourire en guise de réponse et mettais un casque sur mes oreilles pour écouter Sheikh Aymen. J’ai passé des heures et des journées entières à regarder des centaines de vidéos sur le Tajwid, tant j’en étais tombée amoureuse et tant je voulais apprendre.

Suite à ce coup de foudre pour le Coran, il a fallu que je fasse le tri dans mon cœur et que je me débarrasse de choses qui nuisaient à ma relation avec le livre d’Allah (swt). C’est ainsi qu’en très peu de temps, j’ai marqué une rupture avec la musique. Dans ma voiture, la seule chose qui sortait des haut-parleurs était la parole d’Allah (swt). Mon coeur ne supportait plus la musique, au point d’en être dégoutée. Vous savez bien comment ça se passe chez nous – je suis d’origine maghrébine. Il y a des lieux et des circonstances où « il est difficilement envisageable de ne pas mettre de musique », les mariages par exemple. Eh bien pour moi, c’était devenu insupportable. On me proposait d’y assister, mais j’étais forcée de décliner, car je ne pouvais plus. Faites ce que vous voulez, mais laissez-moi avec le Coran.

[bctt tweet= »#LaissezMoiAvecLeCoran » username= »MonQuranEtMoi »]

Après ma découverte du Tajwid, je ne me suis plus séparée de l’assise dans laquelle je me trouvais. Je me rendais chaque weekend à la mosquée pour apprendre le Coran et les sciences du Tajwid, mais je me suis vite aperçue que ces cours ne répondaient pas à mes attentes. [bctt tweet= »C’est comme si on vous apportait un verre d’eau alors que vous avez vécu la sécheresse depuis des années. » username= »MonQuranEtMoi »] J’avais besoin de structure, plus adaptée à mes besoins, et de meilleure qualité pour progresser dans la science du Tajwid.

Pendant ce temps…

Coran Manque
Coran Manque

Je continuais à travailler là où j’étais, mais même si mon corps se trouvait au boulot, mon cœur n’y était plus : mes pensées étaient tournées vers le Coran. On s’imagine tous ce que c’est qu’être amoureux, eh bien c’est ce que je vivais à ce moment-là. [bctt tweet= »Chaque moment passé loin du Coran me donnait encore plus envie d’être avec lui.  » username= »MonQuranEtMoi »]Mes supérieurs l’avaient également remarqué car cela avait des répercussions mon travail…

Qu’est-ce que tu as? Tu ne vends plus comme avant. Tu étais pourtant notre championne…

Je répondais à ces questions par un sourire et un « ça va aller, ne vous en faites pas », qui masquaient mon envie de quitter les lieux pour rejoindre mon amour, le Coran. J’avais l’impression de me mentir à moi-même et de jouer un double jeu durant une longue année. L’argent ne m’apportait rien à côté de ce que le Coran avait pu apporter à ma vie, en si peu de temps. Puis arriva le jour où je me décidais enfin à prendre le taureau par les cornes, en me munissant d’une arme redoutable. Cette arme, vous la connaissez tous : il s’agit des invocations. Cela faisait un an que je priais assidûment et que j’accompagnais chacune de mes prières d’invocations pour qu’Allah (swt) m’ouvre la voie et qu’Il me libère des carcans auxquels j’étais attachée. Je répétais sans cesse mes demandes et j’étais intimement convaincue, au plus profond de moi-même, du postulat motivateur de changement :[bctt tweet= » si tu délaisses une chose pour Allah… Allah te donnera quelque chose de meilleur. » username= »MonQuranEtMoi »]

 

Ya Rabb, si ce travail est un mal pour moi, fais en sorte que je le quitte en douceur, sans problèmes,

et procure-moi ce dont je rêve : Al Qur’an.

Le moment de la rupture

Fuir vers Allah et le Coran
Fuir vers Allah et le Coran

En un laps de temps des plus courts, j’avais opéré le changement au fond de moi. Alors qu’auparavant, je ne comptais que sur mon travail, à ce moment-là je m’en suis remise à Allah (swt) en parfaite soumission. Je ne vais pas vous mentir, j’étais en effet convaincue de mon choix, mais j’avais tout de même certaines craintes, notamment au sujet de mes parents qui n’auraient pas pu comprendre que j’abandonne une situation des plus stables et des plus « enrichissantes » sur le plan de la Dounia. Je ne voulais pas non plus décevoir mon chef, avec qui j’avais toujours eu une bonne relation, qui croyait en moi et qui, naturellement, comptait sur moi. Mais un jour, alors que je me rendais au travail (en mode automatique, parce qu’il fallait que je respecte mes engagements, quand bien même la motivation avait disparu, ou du moins elle avait changé de registre), mon chef m’interpella avec ces mots :

Tu es différente depuis quelques temps, tu n’es plus avec nous… Aurais-tu envie de nous quitter?

Je lui ai avoué que oui, le corps et la voix tremblotants, tant les changements qui s’opèrent dans la vie sont parfois des bouleversements. C’est comme lorsque certaines personnes sont accro à certaines drogues : lorsqu’elles sont en sevrage, leur corps tremble. Eh bien pour moi c’était la même chose : la dounia était ma drogue, je tremblais en effet, mais j’étais convaincue et résignée à en découdre pour l’amour d’Allah (swt) et l’amour du Coran. Mais je tremblais également car je redoutais la réaction de mon supérieur. Alors qu’en réalité, il suffit à Allah (swt) de dire « sois », et la chose est. Mon chef avait accepté et avait parfaitement compris qu’il était inutile de garder une employée qui ne voulait plus travailler. Il avait compris ma demande, même s’il ne comprenait pas mon état… Je voulais fuir tout cela : fuir le travail, fuir le monde de la Dounia, fuir les relations que je devais entretenir avec les clients, fuir la musique, fuir ce travail qui faisait ma réputation et qui était devenu ma hantise, fuir ces hommes qui me harcelaient au travail, fuir ce cauchemar afin de toucher du bout des doigts mon rêve, fuir vers Allah (swt) et Al Qur’an…

Ainsi, deux mois plus tard, je quitte cette entreprise avec le soulagement du devoir accompli. Le jour où je leur ai remis les clés, je suis rentrée chez moi en pleurant. Les gens autour de moi auraient pu penser que je pleurais de déception car je quittais ce travail. Or non, je conduisais ma voiture et je pleurais par reconnaissance envers Allah (swt) qui avait répondu à mes invocations et m’avait octroyé un bienfait inestimable. Une nouvelle vie commençait pour moi. Il a fallu du temps pour que mes parents comprennent, mais les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. [bctt tweet= »Et ce qu’il y avait de mieux pour moi à ce moment-là (et pour toujours), c’était le Coran. » username= »MonQuranEtMoi »]

#NoPainNoGain

Après les émotions, place aux actions et à la résignation. Si je voulais avancer dans le Coran et le Tajwid, j’avais besoin d’un Sheikh. Et dans ma to-do-list pour y arriver, la première chose à faire était d’invoquer Allah (swt), encore et toujours. Ensuite, je me suis mise à fouiller de fond en comble le web, je passais mes nuits et mes journées à la recherche d’un enseignant compétent. C’est après 3 mois d’invocations, de persévérance et d’intenses investigations que je finis par découvrir un institut qui se trouve à 1 heure de route de chez moi, à Valenciennes pour être précise. Je n’avais pas l’habitude de faire autant de trajet, même lorsque je travaillais, et surtout si c’était un trajet qui devait être régulier. Mais je me contrefichais de la distance.

Je pris mon téléphone pour contacter cet institut et avoir des informations sur les séminaires de Tajwid qu’ils organisaient. Ce fut le Sheikh en question qui répondit à mon appel. Lorsqu’il apprit d’où je venais, il me répondit en s’excusant, car il ne donnait pas de séminaires aussi loin. Il me suggéra alors de monter un groupe de sœurs avec lesquelles je pourrais me rendre sur les lieux pour pouvoir assister à leur séminaire, et surtout pour qu’ils puissent dispenser le séminaire. En effet, l’institut s’adaptait à la demande. S’il y avait assez de participants, le séminaire était organisé. Si ce n’était pas le cas, eh bien il n’y avait rien.

Mais je ne trouvais personne pour m’accompagner. Mon envie inassouvie commençait à créer des frustrations, mais je me devais d’être patiente. J’avais expliqué la situation au Sheikh, qui me rétorqua, à juste titre, que l’institut ne pouvait pas organiser un séminaire pour une seule personne. Alors que ma frustration était devenue le moteur de ma détermination, je me souviens avoir terminé ma conversation (désespérée) avec le Sheikh et être retournée sur leur site pour regarder ce que je n’avais pas pu obtenir (oui, c’est un caprice lol). Tel un enfant qui regarde le jouet qu’il désire tant, mais qu’il ne peut obtenir…

Puis, en browsant aléatoirement sur le site, je tombe sur une page et je découvre que ce même institut propose de former des futurs enseignants de Coran. Le Sheikh s’occupait personnellement de former de futurs enseignants de Tajwid. C’était intéressant, mais je me suis dit que c’était pour les huffazh (ceux qui avaient intégralement mémorisé le Coran), ceux qui avaient une récitation juste et correcte du Coran… Pas pour moi qui suis une grande débutante, incapable de lire un verset sans bégayer.

Je me disais tout de même que devenir enseignante de Tajwid, cela pouvait être intéressant comme perspective de vie. Qui plus est, avant d’enseigner le Tajwid, il faut d’abord l’apprendre, donc je ne change pas d’objectif, je ne fais que l’agrandir au fond. Quelques minutes après ma conversation avec le Sheikh, je le contacte à nouveau. Je me souviens avoir rappelé le Sheikh en mode « enthousiaste » alors que quelques minutes auparavant, j’étais #EnModeDesperate :

Assalamu aleykum Sheikh c’est encore moi. C’est quoi la formation enseignants, car comme je ne peux pas faire le séminaire, je me pose des questions sur cette formation? Mais je vous avoue que je ne connais pas grand-chose…

Il m’interrogea sur le coup en me demandant ce que je connaissais du Tajwid. Je n’avais pas eu d’enseignement structuré, alors je lui sortis tout ce qui me passait par la tête, de manière décousue. Puis il me posa des questions concernant la mémorisation. J’étais à un stade ridicule pour prétendre à l’enseignement, je ne connaissais qu’une dizaine de sourates courtes. Il prit tout de même mes coordonnées et me rappela (seulement) 6 mois plus tard. Je vous ai parlé de ma frustration? Ah oui je vous en ai déjà parlé… L’institut me rappelle donc 6 mois plus tard, en me proposant un entretien pour le lendemain.

Les choses sérieuses commencent.

Coran Cours Séminaire Tajwid
Coran Cours Séminaire Tajwid

Le lendemain, je me rends donc à cet institut, accompagnée d’une sœur. Je suis à la fois excitée et anxieuse. Moi qui en avais passé des moments dans la vente, où je devais faire bonne figure afin d’atteindre mes objectifs, je n’ai jamais eu autant le trac. Le Sheikh nous interroge sur le Tajwid – la pression monte (lol) -, la mémorisation et la lecture, puis il nous demande les raisons de notre présence aujourd’hui, et plus généralement ce qui nous pousse à vouloir suivre la formation. Je lui ai répondu avec la plus grande intégrité et la plus grande confiance en moi, car j’étais convaincue de ce que je voulais :

Je veux suivre cette formation car c’est désormais la seule chose au monde que je veux accomplir. Être en connexion constante avec Allah (swt) par le biais de Son livre. J’aime le Coran, je suis amoureuse du Coran et je veux que cet amour persiste et s’intensifie jour après jour. Je suis aujourd’hui convaincue que la meilleure chose que je puisse faire de ma vie, c’est être au service d’Allah (swt) en étant de ceux qui transmettent Son livre.

On me rétorqua : Es-tu prête à faire des sacrifices et à faire 1 heure de route régulièrement?

 

C’était ce que je voulais faire de ma vie et rien ne pouvait m’arrêter. Le premier jour de formation faisait suite à cet entretien. Les enseignants étaient les élèves précédemment formés. J’étais à cet endroit avec l’intime conviction que c’était là qu’il fallait que je sois, et nulle part ailleurs. Je vivais cette « sakina », celle qui accompagne les assises où l’on mentionne Allah (swt) et qui sont couvertes par la présence des anges. Je la sentais, je la vivais, je m’en enivrais, car je pris conscience à ce moment-là qu’Allah (swt) m’avait choisi et que ma vie ne serait désormais plus la même…. Alors que j’étais traversée par ces sentiments sur le chemin du retour, la sœur qui m’accompagnait me confia qu’elle ne pourrait pas poursuivre la formation, et ce malgré mon insistance. Je me retrouvais à nouveau seule, mais la solitude fait souvent partie du quotidien des pieux qui s’isolent avec Allah (swt), et c’était tout ce dont j’avais besoin à ce moment-là.

Les choses sérieuses se poursuivent.

Pendant des mois, j’accomplissais donc 2 heures de route aller-retour, tous les jours, pour me former, et en parallèle, je révisais et bossais mon Tajwid plus de 4 heures par jour. Plus j’avançais, plus je répétais et plus je me corrigeais. J’étais devenue amoureuse du Tajwid. Je ne perdais plus une minute, ni une information, ni un conseil que le Sheikh partageait avec nous. Je buvais ses paroles, je notais au crayon de papier mes nombreuses erreurs sur le Mushaf. Après des mois de correction, de sacrifices et de dur travail – il m’arrivait parfois de pleurer tellement le Sheikh pouvait être dur, mais je comprenais sa rigueur : je revenais de loin, mes erreurs étaient nombreuses, il fallait donc que je redouble d’efforts -, le Sheikh me réécoute et dit reconnaitre mes progrès :

Mais que t’est-il arrivé? me demanda-t-il,

C’est par la grâce dAllah (swt), lui répondis-je,

Il se mit à rire et me dit : tu as dû en manger du Tajwid, bosser à fond, j’ai rarement vu une progression pareille, à ce stade tu peux avoir des élèves… Tu es une acharnée, ma sha Allah.

Cela fait maintenant 4 ans que j’enseigne et c’est de loin le plus beau cadeau qu’Allah (swt) m’ait offert… Avoir été choisie pour transmettre Sa parole, cela n’a pas de prix. Vous l’aurez remarqué, je ne suis pas rentrée dans le détail de ma vie avant le Coran, mais j’étais à des années-lumière de la place où Allah (swt) m’a mise aujourd’hui. Car désormais, al hamdulillah, je ne vis qu’à travers Son livre. Actuellement, je suis toujours en formation continue avec mon Sheikh et j’ai un nouveau « plan de carrière » : achever la mémorisation du Coran et transmettre au fur et à mesure ce que j’apprends, toujours avec AMOUR et PASSION. Mes sœurs et mon entourage m’ont suivi dans cette voie qu’Allah (swt) a façonnée pour moi. Maintenant, où que j’aille, les gens m’interpellent pour que je corrige leur récitation, ou pour que je réponde à leurs questions relatives au Tajwid.

Nombreux sont les enseignements que l’on peut tirer de mon récit, à commencer par le fait de ne jamais juger quelqu’un, car on ignore ce qu’Allah (swt) lui réserve. J’étais perdue et je ne connaissais rien, je le répète : je savais tout juste lire, je n’avais même pas de Mushaf personnel. Aujourd’hui, je dispose d’une bibliothèque consacrée entièrement aux sciences du Coran.

Si je peux me permettre de vous donner un conseil : vivez votre relation avec le Coran à fond, vivez le comme une relation passionnelle, car contrairement aux êtres humains, Allah (swt) ne déçoit jamais. Implorez Allah (swt) et travaillez dur. Personne ne vous arrêtera et ne pensez jamais que vous n’avez pas le niveau. Car c’est ce qui est phénoménal avec le Coran : il ne s’agit pas de capacité intellectuelle, d’une question d’âge ou que sais-je encore comme autre paramètre, mais il s’agit avant tout de sincérité et de persévérance.

J’ajouterais également une chose : n’attendez personne et ne comptez sur personne, comptez uniquement sur Allah (swt). Cela fait maintenant 4 ans que je fais la route seule pour aller voir mon Sheikh … Et vous savez quoi? Wallahi, malgré tout ce que je possédais et la situation confortable dans laquelle j’étais auparavant, je n’ai jamais été aussi heureuse que lorsque je vous écris ces mots. Gardez à l’esprit que si vous mettez le Coran en tête de liste de vos priorités, Allah (swt) vous accordera bonheur et félicité ici-bas et dans l’au-delà.

Je vais vous paraitre répétitive, mais croyez-moi : je savais à peine lire il y a 4 ans. Et aujourd’hui, mon quotidien tourne autour de :

  • La mémorisation du Coran,
  • La révision du Coran,
  • Les formations intensives avec mon Sheikh ou d’autres Shuyukhs, comme Sheikh Said Bouhdifi,
  • Les cours que je dispense aux enfants et aux adultes,
  • La préparation des cours,
  • Des recherches pédagogiques pour l’apprentissage et l’enseignement du Coran (notamment dans la transmission des sciences du Tajwid).

Qu’Allah (swt) accepte notre contribution, qu’Il nous compte parmi les gens du Coran et qu’Il fasse du Coran le printemps de nos cœurs.

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