La parole de shaykh Abdoullah Basfar raisonnait souvent à mes oreilles :
« Cela ne sert à rien d’avancer dans l’apprentissage et de ne pas réviser ce que l’on a appris auparavant, cela revient à construire une maison d’une main et de la démolir de l’autre ».
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Plus je m’approchais de mon but ultime et plus ma motivation grandissait. J’avais noté sur un calendrier vierge, imprimé sur internet, les numéros des pages de toutes les Souwars qui me restaient à apprendre. Avoir une vision à long terme me motivait davantage. Le programme correspondant à la seconde étape (apprendre les 25 derniers Ahzab), consistait à mémoriser une page un jour donné, et la répéter 5 fois. Le lendemain, je retravaillais cette page et la répétais 25 fois. J’augmentais les répétitions à 40 fois pour les dix derniers Ahzab. Ces pages étaient ensuite révisées chaque jour durant une quinzaine de jours, puis un jour sur deux puis un jour sur trois etc…
Lorsqu’une page était apprise et suffisamment répétée, je la surlignais sur mon calendrier, ce qui me procurait un sentiment de satisfaction sans pareil. Quant aux révisions, je révisais environ 5 Ahzab par jour, dont une grande quantité de Jadid et environ un Nisf seulement de Qadim. En effet, à partir de cette seconde période, même si je préférais réviser tous mes acquis chaque semaine, il m’était devenu impossible de le faire : avec la maison et les enfants à gérer, mon temps était très limité. Je décidai donc d’étaler les Ahzab qui dataient de 4 à 8 ans sur une durée d’un mois, puisqu’ils nécessitaient moins de révision. Ainsi, je pus constater qu’ils pouvaient tenir jusqu’à 4 mois sans vraiment s’affaiblir, du fait de les avoir beaucoup révisés les 8 années passées.
Concernant l’organisation de mon temps consacré au Coran, le matin était réservé à la mémorisation et aux répétitions, l’après-midi et le soir aux révisions. Je révisais aussi en prière, ce qui me permettait d’alléger petit à petit la quantité quotidienne de révision. Je mémorisais généralement tôt le matin, avant le réveil des enfants, puis un peu dans la matinée lorsqu’ils étaient à l’école avant de m’occuper des tâches ménagères et du repas. En effet, lorsque je commençais par celles-ci, étant interminables, je ne trouvais, ne serait-ce que 30min de temps libre, à consacrer au Coran. Je m’octroyais encore une petite heure l’après-midi avant le retour des enfants, puis le soir après leur coucher. Je disposais ainsi d’un total de 4h au quotidien pour mon Coran. Il était pour moi hors de question de prendre mon temps sur celui des enfants. Lorsqu’ils étaient présents, ils passaient en priorité, que ce soit pour les devoirs, leur propre programme religieux ou autre. Lorsque, par la grâce d’Allah Taala, je parachevai ma mémorisation du Coran ce fameux été 2016, je consacrai la majorité de mes révisions au Jadid, et me contentai de réviser le Qadim une fois par mois.
En effet, cette période correspondant à la rentrée des classes, mon temps était devenu extrêmement limité. Par la suite, mon programme de révisions consistait à retravailler de manière intensive chaque sourate dans le but de pouvoir réviser Jadid et Qadim chaque semaine. En effet, la révision hebdomadaire est celle qui porte le plus rapidement ses fruits et aboutit à un Hifdh fluide et solide.
Les périodes les plus difficiles que j’eus à surmonter furent de 4 sortes :
– En tête, je citerais les débuts de grossesse. En effet, je fais partie de cette catégorie de femmes qui sont très malades durant le premier trimestre, je dus à chaque fois mettre le Coran de côté durant environ deux mois puisque je n’arrivais ni à lire, ni à écouter et encore moins à réviser.
– En second plan, les déménagements : périodes durant lesquelles je suspendais ma mémorisation du Coran et me consacrais aux révisions qui s’affaiblissaient par manque de temps.
– Sans oublier les maladies des enfants qui empiétaient inexorablement sur mon programme : nuits blanches, soins, rendez-vous médicaux… Les mois qui suivent la naissance d’un enfant sont également difficiles : les nuits courtes et agitées ont un impact considérable sur la concentration nécessaire à la mémorisation du Coran.
– Enfin, un allaitement de longue durée influe également sur le programme, mes nuits étaient, la plupart du temps, entrecoupées de réveils. Je passai par des périodes de démotivation, de découragement, durant lesquelles je révisai peu mais bi idhnillaah je finissais toujours par m’y remettre motivée par l’avancée d’une sœur, ou la lecture d’un rappel.
Cependant, je ne fus jamais confrontée à l’envie de tout abandonner, walhamdoulillah. Je bénéficiais au quotidien de l’entraide d’une dizaine de sœurs du monde entier (Qatar, Algérie, USA, Maroc, France), sous forme de petits groupes virtuels de 2 à 4 personnes. Notre entraide consistait à échanger au préalable nos programmes et objectifs respectifs. Puis, tous les soirs, nous partagions le bilan de ce que nous avions pu mémoriser ou réviser dans la journée. Le fait d’avoir plusieurs groupes d’entraide me permettait de puiser la motivation nécessaire dans chacun d’eux et de la transmettre éventuellement à un autre groupe démotivé.
L’épreuve la plus difficile, que j’eus à surmonter durant mon parcours, fut sans conteste les nausées de chaque début de grossesse. A cause de cette difficile épreuve, je dus passer, à chaque fois, par une phase de consolidation des Ahzab acquis voire de réapprentissage de certains passages. (cf. question n˚9). Certaines pages ont été plus difficiles à mémoriser que d’autres. Néanmoins, je trouvais que le Coran était composé en grande majorité de pages faciles à mémoriser. De plus, les pages que j’appris avec difficulté furent, par la suite, celles dont je me souvenais le mieux.
Le dernier verset que j’eus à mémoriser, bihamdillaah, fut celui de Sourate Fatir. Un verset que j’avais lu à maintes reprises durant mon parcours, en imaginant le jour où je clôturerais mon apprentissage.
وَلَوْ يُؤَاخِذُ اللَّهُ النَّاسَ بِمَا كَسَبُوا مَا تَرَكَ عَلَى ظَهْرِهَا مِن دَابَّةٍ وَلَكِن يُؤَخِّرُهُمْ إِلَى أَجَلٍ مُّسَمًّى فَإِذَا جَاء أَجَلُهُمْ فَإِنَّ اللَّهَ كَانَ بِعِبَادِهِ بَصِيرًا ﴿٤٥
Et si Allah s’en prenait aux gens pour ce qu’ils acquièrent, Il ne laisserait à la surface [de la terre] aucun être vivant. Mais Il leur donne un délai jusqu’à un terme fixé. Puis quand leur terme viendra… (Il se saisira d’eux) car Allah est Très Clairvoyant sur Ses serviteurs.
(Sourate 35 Verset 45)
Lorsque ce jour tant attendu arriva, soubhanAllah, je me levai ce matin-là avec un étrange sentiment, un sentiment que j’avais déjà ressenti lors de la naissance de mes enfants, ou de la station à 3arafat. Le sentiment d’être seule, dans une bulle, isolée du monde qui m’entourait. Le sentiment que j’étais seule devant Allah, et que ma vie ne serait plus jamais la même. Ce matin-là, je mémorisai la fin de cette sourate hormis les 3 dernières lignes. Je les réservai pour mon prochain créneau consacré au Coran, la maison étant déjà en effervescence. Je voulus savourer ce grand moment, seule, dans le calme, car j’appréhendai ma propre réaction. Le moment venu, je m’isolai à l’étage avec mon Mushaf, appris les 3 dernières lignes et les répétai autant de fois que nécessaire. J’essayai alors de réaliser ce qui venait de m’arriver …. Je me répétai mentalement que, bihamdillaah, je venais de clôturer la mémorisation du Coran…. Cela me semblait tellement irréel… Mon téléphone, posé non loin de moi me signala l’arrivée d’un email.
Un email provenant de « Mon Quran et moi « , ayant pour sujet une interview évoquée 5 mois auparavant concernant mon parcours coranique. Cet email me fit l’effet d’un électrochoc. J’avais, au fond de moi, la certitude qu’Allah Ta’ala m’adressait une sorte de signe. Je laissai, alors, libre court à mes émotions et réalisai vraiment que par la grâce d’Allah je venais d’atteindre l’objectif de ma vie.
Une de mes Souwars préférées est » Al Insan « , avec sa description du Paradis. J’aimerai, également, citer mes versets « coup de cœur ». Ils comptent parmi les derniers mémorisés, ce qui leur donne, à mes yeux, un sens particulier.
إِنَّ الَّذِينَ يَتْلُونَ كِتَابَ اللَّهِ وَأَقَامُوا الصَّلَاةَ وَأَنفَقُوا مِمَّا رَزَقْنَاهُمْ سِرًّا وَعَلَانِيَةً يَرْجُونَ تِجَارَةً لَّن تَبُورَ ﴿٢٩
لِيُوَفِّيَهُمْ أُجُورَهُمْ وَيَزِيدَهُم مِّن فَضْلِهِ إِنَّهُ غَفُورٌ شَكُورٌ ﴿٣٠
ثُمَّ أَوْرَثْنَا الْكِتَابَ الَّذِينَ اصْطَفَيْنَا مِنْ عِبَادِنَا فَمِنْهُمْ ظَالِمٌ لِّنَفْسِهِ وَمِنْهُم مُّقْتَصِدٌ وَمِنْهُمْ سَابِقٌ بِالْخَيْرَاتِ بِإِذْنِ اللَّهِ ذَلِكَ هُوَ الْفَضْلُ الْكَبِيرُ ﴿٣٢
جَنَّاتُ عَدْنٍ يَدْخُلُونَهَا يُحَلَّوْنَ فِيهَا مِنْ أَسَاوِرَ مِن ذَهَبٍ وَلُؤْلُؤًا وَلِبَاسُهُمْ فِيهَا حَرِيرٌ ﴿٣٣
Ceux qui récitent le Livre d’Allah, accomplissent la Ṣalāt, et dépensent, en secret et en public de ce que Nous leur avons attribué, espèrent ainsi faire un commerce qui ne périra jamais,
afin [qu’Allah] les récompense pleinement et leur ajoute de Sa grâce. Il est Pardonneur et Reconnaissant.
Ensuite, Nous fîmes héritiers du Livre ceux de Nos serviteurs que Nous avons choisis. Il en est parmi eux qui font du tort à eux-mêmes, d’autres qui se tiennent sur une voie moyenne, et d’autres avec la permission d’Allah devancent [tous les autres] par leurs bonnes actions; telle est la grâce infinie
Les jardins d’Eden où ils entreront, parés de bracelets en or ainsi que de perles; et là, leurs vêtements sont de soie.
(Sourate 35 Versets 29 – 30 – 32 – 33)
Un jour, alors que je révisais Sourate Al Ankabut (l’araignée), le Mushaf ouvert devant moi, je vis une petite araignée parcourir une des pages, d’un bout à l’autre. Je trouvai cela particulièrement amusant. Le lendemain : même manège sur la même sourate. Mais cette fois-ci, je fus plutôt émue. Ce jour-là, j’étais isolée dans une pièce de ma maison de vacances en période estivale. Du jardin, les cris et rires de mes enfants qui disputaient une partie de volleyball avec leur père, me parvenaient. Je mourrais d’envie de les rejoindre mais il fallait tout d’abord remplir le programme du jour. J’avais l’impression qu’Allah Taala m’adressait une sorte de message par le biais de cette petite araignée, que je n’étais pas seule, que j’étais certainement entourée d’anges et qu’Allah Taala me voyait et m’écoutait. Qui pourrait quitter pareille assise ? Un autre jour, la petite araignée me rendit de nouveau visite… Cette fois-ci, j’étais en pleine révision de Sourate Al Hadj. « Une araignée faisant une sorte de pèlerinage ? » me dis-je, amusée. Autre anecdote concernant un verset de Sourate Yunus, qui contient un Madd Laazim (6 temps). Dès que je récitais le début du verset, ma fille âgée alors de 10 mois le reconnaissait et me regardait, les yeux écarquillés, attendant l’allongement qui allait suivre. Et, bien entendu, je ne me faisais pas prier pour le répéter.
Mémoriser le Coran dans sa globalité et élever en parallèle ses enfants est extrêmement difficile, mais pas impossible. En répondant à cette interview, je souhaite avant tout conseiller et encourager les mères de famille. Je leur conseille de s’accrocher à leur Coran en toutes circonstances, d’invoquer sans relâche, de s’humilier devant Allah Taala, de Le supplier et de Le remercier constamment. Nous devons garder à l’esprit que si nous arrivons à notre but ultime, c’est avant tout parce qu’Allah Taala l’a décrété et non grâce à nos efforts qui nous paraissent parfois surhumains. Allah Taala a promis dans Sourate Ibrahim de nous rajouter de ses bienfaits si nous l’en remercions :
وَإِذْ تَأَذَّنَ رَبُّكُمْ لَئِن شَكَرْتُمْ لَأَزِيدَنَّكُمْ ۖ وَلَئِن كَفَرْتُمْ إِنَّ عَذَابِى لَشَدِيدٌۭ
La gestion d’un foyer au quotidien est une tâche très prenante. Invocations et patience sont les maîtres-mots pour emprunter ce long et merveilleux chemin qu’est la mémorisation de la Parole d’Allah. Les diverses sollicitations des membres de la famille et les tâches quotidiennes laissent très peu de place à un quelconque apprentissage. De plus, chaque jour apporte son lot d’imprévus, qui relègue ainsi au second plan, si ce n’est au dernier, nos aspirations personnelles. La mémorisation du Coran n’est possible qu’avec des sacrifices.
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Le plus gros sacrifice est sans conteste le sommeil. Entourés d’enfants, la mémorisation ou la révision peut être frustrante et décourageante car notre concentration est sans cesse mise à rude épreuve. Le fait de sacrifier une ou deux heures de sommeil avant le réveil des enfants nous permet d’une part, de profiter au maximum du calme pour bien avancer, et d’autre part, d’être entièrement disponible et de bonne humeur pour notre famille par la suite. Plus l’apprentissage est conséquent et plus il nous faudra sacrifier. Les sorties, surfer sur internet, les réunions entre amies… A la fin de mon apprentissage, durant la dernière année, je ne sortais qu’en cas de nécessité (rdv médical ou visite à la famille). Cependant, je faisais une exception pour les sorties en famille une fois par semaine. J’avais un peu le sentiment d’être coupée du monde, de vivre à l’écart des gens. J’avais renoncé à beaucoup de choses.
Le Coran m’a toujours apporté une sérénité sans pareille. Lorsque je débute une journée avec sa récitation, que ce soit de la mémorisation ou de la révision, je le quitte d’excellente humeur. Je vaque ensuite à mes occupations le cœur léger. A l’inverse, une journée qui débute sans coran est une journée de regrets, de mauvaise humeur et d’impatience, jusqu’au moment où j’arrive enfin à m’octroyer un petit temps de Coran. J’ai constaté à plusieurs reprises que des journées où j’étais triste et à prendre avec des pincettes correspondaient à des journées où j’ouvrais tardivement mon Coran. C’est alors seulement que je trouvais l’apaisement et la joie. Pour résumer je dirais que le Coran est le printemps de mon cœur. Allah Taala dit dans Sourate Ar Ra’d :
(v.28) ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ وَتَطْمَئِنُّ قُلُوبُهُم بِذِكْرِ ٱللَّهِ ۗ أَلَا بِذِكْرِ ٱللَّهِ تَطْمَئِنُّ ٱلْقُلُوبُ
Ceux qui ont cru, et dont les coeurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah›.
N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les coeurs?
Je considère que la mémorisation du Coran est la plus grande richesse qu’un être humain puisse posséder. Même si toutes les richesses de ce bas monde nous étaient présentées sur un plateau, elles paraîtraient bien insignifiantes à côté. Lorsque je vois une personne à qui Allah Taala a accordé beaucoup de biens, un bon métier ou toute autre richesse terrestre, je me dis qu’Allah Taala m’a accordé un bienfait inestimable et incomparable : Sa Parole dans mon cœur.
Je ne ressens donc aucune envie et pour rien au monde je n’échangerais ma situation contre la sienne. Même si chaque verset a été appris, répété, révisé, lu et relu, j’ai toujours le sentiment de les redécouvrir, qu’ils revêtent un sens différent selon mon état d’esprit du moment, comme des messages qui m’auraient échappé auparavant.
Je conseille à toute personne qui souhaite mémoriser la parole d’Allah Taalad’avoir un programme d’apprentissage à long terme, sur plusieurs années. Ceci afin d’avoir un aperçu général de ce qui a été accompli (que l’on peut surligner) et de ce qu’il reste à accomplir. Ce programme doit avant tout être raisonnable. Si une personne est sûre de pouvoir apprendre 2 pages par semaine, mais pense être capable de faire mieux, il est plus judicieux pour elle de se fixer par écrit ce dont elle est sûre. Rien ne l’empêche de se dépasser par la suite et de prendre de l’avance sur son programme.
En parallèle, il est primordial d’avoir un autre programme à court terme, idéalement sur une semaine, dans lequel elle notera ce qu’elle veut mémoriser et réviser chaque jour. Il est très important d’avoir un programme écrit afin d’éviter de procrastiner. Pour moi l’élément clé à ne pas négliger après la pureté de l’intention, l’invocation et le remerciement, est le fait de ne jamais négliger ses révisions, de toujours garder un cycle régulier, le plus court possible et de toujours privilégier la révision à l’apprentissage.
Mieux vaut avancer lentement, tout en prenant soin de ce qui est acquis, plutôt que de se précipiter et accumuler du Hifdh qui disparaît aussitôt. Aussi, la révision doit aussi être proportionnelle à la mémorisation. Par exemple, il n’est pas logique d’apprendre une page par jour et de ne réviser qu’un Hizb par jour.
Je termine mon modeste témoignage en disant que mémoriser le Coran n’est pas une finalité, bien au contraire. Il nous faut, moi la première, le comprendre et surtout l’appliquer. Qu’Allah Taala nous facilite dans cela. Qu’Allah Taala fasse de Ce Coran une preuve pour nous et non contre nous et qu’Il nous élève par Sa Parole dans les plus hauts degrés du Paradis. Baarak Allahou fikoum d’avoir pris le temps de lire mon long récit et pardonnez-moi si une de mes paroles vous semble déplacée.