J’ai découvert une vidéo il y a quelques jours qui m’a mis en joug tant elle a suscité en moi une certaine excitation et une relative impatience. C’est fou comment l’esprit humain fonctionne et comment le coeur s’emballe à l’affût de maintes informations qui sont ancrés dans notre personnalité. Je regarde celle-ci avec toute mon attention, j’écoute le moindre son pour capter quelque chose qui passerait inaperçu, je fais abstraction de tout ce qui peut se passer autour de moi… Et une fois terminé, je fais quoi? Et bien j’appuie de nouveau sur lecture pour voir si quelque chose ne m’a pas échappé.
C’est quoi cette vidéo?
Vous voulez vraiment savoir n’est-ce pas? Et bien ce n’est rien d’autre que le trailer de la saison 7 de The Walking Dead. The Walking Dead c’est la série qui adopte de plus en plus d’adeptes saison après saison. Le scénario est très simple. C’est la quasi-apocalypse après l’apparition des zombies sur le globe . Il reste une poignée d’êtres humains (notamment aux USA car c’est là que cela se passe, au départ à Atlanta) qui marche à la recherche de vivres, d’espoir et de survies. Pendant le périple ils rencontrent différents campements avec différents types d’organisation. Ils s’organisent autour d’une ferme lors d’une saison, ils trouvent refuge et s’organisent dans une prison, ils font la connaissance d’un campement avec un gouverneur sous des airs de dictateurs, ils tombent sur un campement cannibale… Bref, c’est la série que j’attends tous les lundis matin tant les travers psychologiques, sociologiques et psychosociologiques sont énormes en posant la question de comment rester un être humain lorsqu’autour de nous il n’y a que des morts vivants?
Sans parler des impacts de leadership parce que l’on voit clairement qu’il y a un problème d’égo chez l’acteur principal. Et surtout, lorsqu’il n’y a plus de vie autour de nous comment parvenons-nous à avancer dans la vie? Certains vont dire que je vais trop loin avec les problématiques que je soulève…
[bctt tweet= »Mais perso quand je la regarde je me projette à : et si le Dajjal arrivait? Lol. »]
Mais même sans tout cela, quand j’ai besoin de reposer mon cerveau c’est un bon divertissement. Après, tout le monde connait la patte d’Hollywood qui parvient a maintenir le suspens, l’excitation et la frustration en coupant les épisodes et les saisons au moment les plus opportuns pour parvenir à maintenir le téléspectateur le temps qu’il faut jusqu’au prochain épisode.
FlashBack
Je me souviens lors de la parution du dernier épisode de la saison 5 au mois de mai 2015. Je ne vais pas faire de Spoil, mais on se dit WHAT??? Qu’est ce qui va se passer après? Les personnages ne cessent de marcher mais au final on en oublie leur quête alors qu’à chaque fois on se demande s’ils n’ont pas trouvé ce qu’ils recherchaient : un havre de paix. Et à la fin de chaque saison on voit que non, ce n’est pas ici qu’ils vont s’installer avec des épopées plus rocambolesques les unes que les autres, il y a des personnages qui intègrent le groupe tandis que d’autres meurent et ainsi de suite. Mais bref, à la fin de la saison la question que l’on se pose c’est : et après? Tant la frustration d’être resté sur notre fin est palpable… Et ça c’est valable pour n’importe quelle série qui passe à la télé de The Big Bang Theory à How I Met Your Mother en passant par Desperate Housewises et Dr House… C’est la recette Hollywood, nous maintenir frustré en nous montrant que rien n’est terminé… Et au fond de nous, on ne veut pas que cela termine, n’est-ce pas?
Alors pourquoi lorsque l’on lit le Coran notre seule préoccupation est de le terminer?
C’est vrai, une série US va nous apporter quoi au fond? Allez c’est bon 22 ou 42 minutes de distraction et ma’a salama. Mais le Coran n’est-ce pas la le guide suprême pour l’humanité, n’est ce pas là la lettre de la part d’Allah (swt) pour apaiser les coeurs? Alors pourquoi notre préoccupation première est de l’achever? Je me souviens au sortir d’un Ramadan mon sheikh quelques jours après Al Aid Al Fitr nous avait posé la question suivante :
Qui parmi vous à achever la lecture du Coran durant le mois de Ramadan?
Nous étions nombreux à avoir levé la main, fier d’avoir accompli quelque chose qui nous semblait énorme. C’est alors qu’il a remarqué les sourires sur nos visages et nous a rétorqué :
Ma sha Allah, vous avez l’impression d’avoir accompli quelque chose… Pauvre de nous, nous devrions être triste qu’il n’y ait pas plus de 604 pages. Lorsque l’on a terminé de lire le Coran, en arrivant à la dernière page nous devrions nous dire : « quoi c’est déjà fini?! Il n’y a rien d’autre après?! » et si nous arrivons à ce sentiment de frustration lorsque nous sommes à sourate An Nass, alors nous devons retourner à Sourate Al Fatiha, car en réalité jamais nous ne terminerons de lire le Coran tant que le Coran ne pénètre pas complètement nos coeurs, et tant nous n’avons pas mis en application chacun de ses enseignements.
Ainsi, chaque lecture achevée ne fait que précéder une nouvelle lecture. A chaque Ramadan qui approche nombreux sont les frères et soeurs qui mettent dans leur liste d’objectifs à atteindre : terminer le Coran. Ceux qui ont intégré la newsletter Mon Quran et moi ont pu être coaché tout au long du mois wal hamdulillah et les objectifs et les conséquences sont nombreux.
Les apports de lire le Coran au complet
Mon expérience personnelle a travers la lecture complète du Ramadan bouleverse chaque année mon rapport avec le Coran. Cela me permet :
– D’avoir une vue d’ensemble sur le livre d’Allah,
– De passer par certains versets qui m’interpellent et me servent de véritables rappels,
– De réviser les sourates que je connais déjà wal hamdulillah,
– De redécouvrir certaines sourates et de redéfinir mes objectifs d’apprentissage en fonction de mes coups de coeur,
– Et cela m’engage davantage à faire du Coran le compagnon de ma vie, et voilà ce vers quoi j’appelle mes lecteurs.
Lorsque j’ai appris à lire l’arabe et à lire le Coran, la lecture totale du Coran m’a permis :
– De fluidifier ma lecture de la langue arabe,
– De perfectionner mon Tajweed,
– De me familiariser avec le Coran,
– (Et surtout) de susciter l’envie de vouloir encore le lire, de l’apprendre et de l’étudier.
Car en effet, achever la lecture totale du Coran est un objectif mais pas une finalité. Si nous avons terminé la lecture pour Ramadan dernier, al hamdulillah. Mais ce n’est que la preuve que nous pouvons faire davantage et que nous pouvons faire du Coran le compagnon de notre vie, en dégageant quotidiennement du temps pour que nous puissions nous y plonger. Chacun s’est créé sa propre expérience et à développer ses propres performances vis-à-vis du Coran pendant Ramadan. A chacun de poser sa propre évaluation et à mettre en place les next steps (les stades supérieurs) pour toujours évoluer dans sa relation avec le Coran. Car jamais nous ne terminerons de lire le Coran, et chaque fin de lecture doit nous pousser à retourner vers le Coran…
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