Lorsque le mois de Ramadan nous touche à sa fin, nous ressentons tous la même sensation. Un sentiment relevant de l’alchimie parfaite entre le manque et le vide. Certains d’entre nous auront réalisé de nombreuses choses en ce mois béni, tandis qu’une autre grande partie d’entre nous sera déçue d’elle-même au vu de la façon dont ils passaient leurs journées. Le passage rapide du mois Ramadan apporte la tristesse dans le coeur de chaque musulman à travers le globe. Mais, qu’est-ce qui nous attriste vraiment? Est-ce la fin des iftars partagés? Le ventre qui grogne en milieu de journée? Ou peut-être quelque chose de beaucoup plus important et effrayant? Ce qui nous attriste en réalité c’est le retour à des mois normaux qui accompagnent la crainte de ne pas être en mesure de maintenir le cap de nos ibadahs (actes d’adoration) et de notre concentration sur le deen tel que cela a pu être durant le mois écoulé… C’est un sentiment qui nous imprègne dès lors que nous arrivons à ce moment de la journée d’Al Aid, après la prière du Asr, où l’on se rend bien compte que, ça y est c’est fini…
Maintenir le cap est une bataille. [bctt tweet= »Et comme dans toute bataille, les soldats doivent se préparer pour la gagner. »] Notre bataille à tous aujourd’hui est de maintenir une relation quotidienne et continue avec le Coran et continuer à bâtir sur ce que nous avons accompli durant le dernier mois de Ramadan. Il se peut que celui-ci n’ait pas été aussi productif que nous l’aurions souhaité. Mais quand bien même Ramadan se soit écoulé, le Seigneur de Ramadan est Le vivant qui ne meurt pas. Il s’agit, comme dans toutes les étapes de la vie, d’apprendre des erreurs commises pendant Ramadan pour redémarrer une relation solide avec le Coran dans les mois à venir.
Jamais. Ô grand jamais, nous devons laisser nos demeures à l’abandon.
Aussi longtemps que nous aurons de l’oxygène dans les poumons,
nous devons tenir bien fort notre Mushaf contre nos poitrines.
Nous n’avons aucune excuse. Nous prenons tous le temps de nous assurer que nous sentons bon, que nous sommes bien habillés et que nous mangeons bien. Alors, donnons à notre âme la nourriture dont il a besoin en le nourrissant du Coran.
Voici 7 conseils pour vous aider à démarrer, à développer et à maintenir une relation forte avec le livre d’Allah même après Ramadan in sha Allah :
1. Cesser de se trouver des excuses!
Le problème qui survient lorsque l’on parle de récitation, de lecture, de méditation, d’étude ou d’apprentissage du Coran c’est que l’on aura beau en parler pendant des heures et être submergé par les récits, dans notre conscience comme cela ne relève pas d’une obligation religieuse (au sens juridique du terme) en comparaison avec la prière, et bien on se trouve facilement des excuses. Et tout y passe, le mal de crâne en fin de journée, la petite toux qui casse la gorge, les enfants qui veulent la Wii, le boss qui casse la tête, les invités qui prennent du temps, mon mari qui veut son diner, mon épouse qui veut qu’on regarde l’amour est dans le pré, le match du PSG en quart de finale de la champions league, la voisine qui est venue demander du sucre et qui est finalement restée boire le thé… En définitif on n’a pas le temps… Ah ouais? Mais si vous manquiez réellement de temps, vous ne seriez pas en train de lire cet article?! Vous l’aurez compris, déconnectons-nous de nos smartphones et autres tablettes et on trouvera amplement le temps de lire le Coran…
2. Se fixer des objectifs temporels.
La première question en rapport avec le Coran que vous devez vous poser est la suivante : De quoi ai-je envie et de quoi ai-je besoin? Dès lors vous serez en mesure de vous fixer des objectifs quantifiables et atteignables à la hauteur de vos compétences et de vos espérances. Voici un récapitulatif des priorités à acquérir en matière du Coran :
a) Savoir lire l’arabe : Essentiel. J’ai connu un frère qui avait mémorisé en entier le Coran… Mais en phonétique. Résultat : pas un verset n’était récité sans qu’il ne commette d’erreur.
[bctt tweet= »Allah (swt) a révélé le Coran en arabe, pas en phonétique. »]
b) Fluidifier sa lecture du Coran : Après avoir appris à lire – pour ne pas dire déchiffrer – l’arabe, il est recommandé de fluidifier sa lecture à travers le Coran. Il s’agira donc de se fixer un nombre de pages à lire quotidiennement à voix haute. Vous pouvez aller de 2 (pour terminer la lecture en un an) à 20 pages (pour la terminer en 1 mois) par jour.
c) Se fixer un programme d’apprentissage : En fonction de l’état dans lequel nous sommes actuellement. Je me souviens quand j’ai appris à lire l’arabe. J’avais 17 ans. J’ai voulu m’attaquer cash à sourate Al Baqara. Comment vous dire? C’est comme vouloir grimper l’Everest alors que vous galerez à monter vos escaliers… La priorité absolue pour tout musulman c’est ce que j’appellerais le SMIC.
d) Se fixer un programme de révision :
[bctt tweet= »Le plus dur n’est pas d’apprendre le Coran, mais de le retenir. »]
Pour y parvenir nous devons réviser régulièrement les sourates que nous connaissons avec un programme d’apprentissage établi de manière périodique et en utilisant les différents moyens qui s’offrent à nous pour faire en sorte qu’il ne nous échappe pas comme le TGV.
Nous établirons ensemble vos objectifs en terme d’apprentissage et de révision in sha Allah et vous le conserverez dans votre agenda, dans votre téléphone ou sur votre mur, bref sous vos yeux de sorte à ce que vous n’oubliez jamais votre objectif.
3. Définir un temps consacré au Coran.
Nous pouvons définir autant d’objectifs que nous souhaitons, mais sans être préparé ou sans avoir défini un itinéraire clair nous n’arriverons jamais à destination. Prenons notre agenda en regardant une semaine type et voyons très clairement à quel moment nous pouvons nous consacrer au Coran en le notant dans notre agenda.
4. S’appuyer sur nos erreurs.
Certains jours nous pouvons être plus occupés que d’autres et durant lesquels nous ne serons pas en mesure de lire le passage que nous avions prévu. Tenons compte de cela et veillons à rattraper ce que nous avons manqué, le mieux étant de se rattraper dès le lendemain. C’est important pour s’assurer que nous développons une régularité et aussi afin d’être sur d’atteindre les objectifs fixés au préalable.
5. Mettre l’accent sur la compréhension.
Tout en accompagnant notre récitation et apprentissage du Coran, nous devons prendre le temps de lire la traduction et le tafseer. Cela peut-être en les lisant dans les livres, en regardant des vidéos, ou en assistant à des cours dans une mosquée locale ou dans un institut. Ceci est un élément important de la relation avec le Coran; Nombreux sont ceux qui tombent dans le piège de la lecture (seulement) du Coran, parce que nous ne parvenons pas à comprendre ce que nous lisons.
Nous ne devons pas rater ce guide sous prétexte que nous ne comprenons pas la langue. Mais devons faire de l’apprentissage de la langue arabe un réel objectif. En attendant nous pouvons utiliser les traductions disponibles pour comprendre, assimiler et mettre en application le message du Coran dans notre vie quotidienne.
6. Appliquer ce que nous avons appris.
Chaque verset du Coran est un enseignement dont la finalité est d’apprendre à connaitre Allah. Prenons le temps de réfléchir à chacun d’entre eux et demandons-nous comment nous pouvez mettre en application ce que nous venons d’apprendre. Le Coran souligne nos imperfections, tout en nous orientant vers les moyens de changer pour le mieux. Il est vrai qu’écouter le Coran c’est guérison et apaisement, mais la raison fondamentale de ces versets est de guider chaque être sur le droit chemin. Quelle que soit la partie que nous lisons, demandons-vous comment nous pouvons changer notre vie?. Le conseil que je vous donne et de lire le Coran avec un carnet de notes prés de vous afin qu’à chaque fois qu’un verset vous interpelle vous puissiez le noter afin d’y revenir plus tard. Et rappelons-nous surtout le hadith de Aïcha :
« Le caractère du Messager d’Allah était le Coran. »
[Abu Dawud]
7. Dua…
The last, not the least, toujours demander à Allah Son assistance dans cette quête pour apprendre, comprendre, assimiler et appliquer Ses paroles. Nous sommes, tout simplement, incapables de réaliser quoi que ce soit, sans qu’Allah nous accorde la capacité de le faire. Mais a contrario Allah peut nous aider à atteindre ce que le monde pense que nous sommes incapables d’atteindre.
J’aimerai savoir à votre tour quels sont vos conseils que vous pourriez nous donner pour le maintien d’une relation des plus étroite avec le Coran après Ramadan?
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